L’hôtel des voyageurs Part 4

Chaque soir, quand il rentrait à l’hôtel, il n’attendait qu’une chose, la revoir ! Si bien qu’Edward ne finit par sortir de l’hôtel que les jours où il avait rendez-vous avec Aélis. Un soir, après avoir passé une après-midi exceptionnelle, Edward et Aélis profitaient d’un instant, qui semblait en dehors du temps, autour d’un verre. Après en avoir vidés quelques uns, ils commencèrent à avoir une discussion plus sérieuse. L’alcool aidant, Edward commença à dire combien il tenait à Aélis. C’est à ce moment et sans crier gare qu’Aélis explosa, mettant presque un genou à terre : « Mais Edward, je t’aime ! Je t’aime bordel ! Et si un jour tu fini par sortir de vie, j’en mourrai ! »

Ses mots résonnèrent comme un bourdonnement sourd dans la tête d’Edward. Pourquoi ? Pourquoi lui dire ça, pourquoi maintenant. Il tombât de haut, d’autant plus qu’Aélis lui avait bien signifié qu’elle ne quittera pas son compagnon. « Tu ne peux pas ! Tu n’a pas le droit de me dire ça. Pas maintenant ! »

La réponse d’Edward parut la surprendre. Il lui expliquât que lui aussi était fou amoureux d’elle, mais comme Aélis se trouvait être déjà en couple et qu’elle souhaitait le rester, ils en souffriraient forcement. Ils discutèrent encore de longues heures.

Plus tard, quand Edward rentrât à l’hôtel, il se surprit à ressentir de nouveau de l’espoir, un espoir malsain. Beaucoup de choses tournaient dans sa tête. « C’est elle ! J’en suis sûre, elle est mon âme sœur. Elle est la réincarnation de Julia, j’ai une nouvelle chance ! Mais pourtant elle n’est pas libre et elle ne veut l’être… Elle ne voudra jamais être avec toi… Peu être que si je me montre assez patient, elle finira par… » Sans s’en rendre compte, plus Edward y pensait, plus quelque chose grandissait en lui. Quelque chose de mauvais, de profondément mauvais. Il passa les jours suivant à nourrir cet espoir malsain et il se plongeât de plus en plus dans une douleur sourde et lancinante.

Au bout de quelques semaines, Edward se rendit compte que les moments passés avec Aélis se faisaient de plus en plus rares. Et bien qu’elle lui assurait trop rarement que ses sentiments pour lui n’avaient pas changés, Edward ne le voyait plus dans ses actes. Alors le doute s’installa. Et si tout n’avait été que de belles paroles ? Et si elle profitait seulement de l’attention qu’Edward lui apportait, et qu’elle ne lui laissait que des miettes d’une pseudo relation ? C’est dans un état psychologique plus sombre et plus bas qu’il ne l’a jamais été qu’il retournât voir la tenancière. « Je veux partir d’ici, quitter cette ville pour ne plus jamais y revenir. » lui lançât-il. « Il doit bien exister un moyen de s’arranger, non ?

  • Peux être bien. Comme je vous l’ai déjà dit, le prix pour la chambre, c’est une âme. Donc, soit vous m’offrez l’âme du compagnon de celle dont vous êtes fou amoureux, soit vous m’offrez son âme à elle. Et tu sera libre. Sinon, je vous conseil de faire comme les autres, commandez un verre et installez vous à une table.
  • Comment êtes-vous au courant ? Je ne vous en ais jamais parlé !
  • Mais je sais tous ce qu’il y à savoir sur mes pensionnaires mon cher petit. Mais prenez quand même le temps de réfléchir à ma proposition. »

Edward commençât à avoir quelques idées en tête. Il ne pouvait se résoudre à offrir l’âme d’Aélis, car au fond de lui-même, il l’aimait plus que tout. En revanche… offrir l’âme de son compagnon… Cette sombre solution lui paraissait plus qu’attrayante. Elle serait enfin libre et ils pourraient alors être ensemble. C’était son désir le plus intense. Et si elle lui avait effectivement menti sur les sentiments qu’elle éprouvait pour lui, alors il n’aurait qu’à quitter cette ville de malheurs et ne jamais y revenir. Edward hésitât longtemps, le rêve le plus cher à son cœur pourrait enfin être exaucé ! Ou pas ! Edward comprit avec horreur qu’il n’avait en réalité aucune certitude quand au dénouement de sa situation. Mais plus que tout, à quel prix ?

C’est alors que, les yeux emplie de larmes, Edward commandât un verre et allât s’assoir à une table. Il ressemblait maintenant aux autres clients de l’hôtel. Silencieux, le nez sur son verre, il venait d’abandonner tout espoir et toute envie de se battre. On raconte encore aujourd’hui àceux qui veulent bien écouter, qu’Edward n’a jamais bougé de sa table et qu’il y serrait encore. Le regard perdu dans le vide de sa vie, torturé par les imaginations de ce qu’elle aurai pu éventuellement être.

Fin

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